Antoine Giacomoni et Nitcheva

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© Antoine Giacomoni

Nitcheva
Poètesse 
Coll. D. Stass





L’HOMME-OBJECTIF OU L’ART DU KAÏROS



                                        « Ce miroir c’est un rite. Tout est un rite pour l’Homme-Objectif. »


Un jour, cadavre se retrouva devant LUI.
LUI, c’était un MIROIR.
Ça n’était pas n’importe quel miroir, ça non. C’était le miroir de l’Homme Objectif.
Ce miroir- là a des jambes, il règne sur son trône-chevalet et vous regarde de son air royal de sage hindou et de savant fou.
C’est un miroir-PORTE.
Un jour, Cadavre se trouva devant ce miroir. Si Lewis Caroll, Oscar Wilde, Jean Cocteau s’étaient aimés, de leur union aurait pu naître l’Homme Objectif.
Si tant est, bien sûr, que l’adition de trois XY ensemble puisse faire un enfant.
Mais, marqué par les îles, Antoine est avant tout enfant de l’insularité.
Cadavre se tient devant son image et se regarde dans les yeux grand écarquillés par le miroir aux mille feux. Ses pupilles ont pris la forme d’un carré magique, et elles s’habillent de la voix de l’Homme Objectif au visage prolongé par un boitier porteur de mondes et de langues à venir.
KAÏROS
L’homme objectif parle, Cadavre s’hypnotise, le miroir galaxie la prend dans ses bras et soudain, c’est une odyssée dans un haïku, une maïeutique mitraillette.
A chaque déclic, un miracle se déploie dans une onde de passage, pailletant Cadavre d’un habit de lumière.
Révélée, elle ouvre un troisième œil et se voit, sur la rive du miroir, elle se voit debout, reine et roi réunis, elle se voit droite et fière comme un i.
A l’intérieur, les lanternes progressent le long des veines. C’est le début de la métamorphose. Dans ces eaux de mots doux et fondus, de mots saints et enveloppants, comme si depuis la berge, assis en lotus, l’Homme Objectif la regardait et la sentait avec les yeux.


Elle est devenue LA FEMME ARGENTIQUE


Copyright: Nitcheva





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